Le boom de la viande de laboratoire
La viande traditionnelle, dont la consommation a doublé en 50 ans selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pose de nombreux problèmes environnementaux et humains auxquels entendent répondre des produits alternatifs à base de protéines végétales (les mal-nommés steaks végétaux) mais aussi la viande de synthèse.
Une vingtaine de start-up dans le monde
De nombreuses start-up spécialisées dans la bio-ingénierie cellulaire travaillent sur cette dernière option. On compte une vingtaine de sociétés aux Etats-Unis, en Israël, en Europe, notamment en Espagne, en Allemagne, au Pays-Bas et en France avec Gourmey et son « foie gras » alternatif. La technologie mise en œuvre pour cultiver la viande de synthèse consiste à prélever des cellules-souches sur des animaux vivants puis de les multiplier in vitro, à l’aide de nutriments (glucides, acides aminés, lipides, vitamines…).
Feu vert à Singapour pour des nuggets
Le premier hamburger produit à partir de viande de synthèse par des chercheurs de l’université de Maastricht a été présenté en 2013. Depuis, les projets se sont multipliés avec la difficulté de produire à grande échelle. Si les promoteurs de la viande de synthèse vantent ses mérites quant à la protection des animaux, de l’environnement et assurent qu’elle a le même goût que la viande traditionnelle, il reste que cultiver de la viande représente un coût environnemental plus élevé qu’annoncé mais aussi de potentiels risques sanitaires.
La culture cellulaire nécessite des conditions sanitaires très strictes pour éviter le développement de bactéries.
Mais le secteur est en plein boom en dépit des coûts élevés de production. En décembre dernier l’agence de sécurité alimentaire de la cité-Etat de Singapour a donné son accord à l’entreprise américaine Eat Just pour la vente de viande artificielle de poulet dans des restaurants pour faire des nuggets.