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« Faites-moi sauter ça ! » : la grosse colère d’Emmanuel Macron
Alors qu’il avait déjà fait part de son agacement quant à la lenteur de la campagne de vaccination contre la Covid-19, Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois emporté lors d’une récente réunion de crise à l’Élysée, a rapporté Le Point ce mardi 12 janvier.
Au sommet de l’État, la tension semble être à son comble. Alors que l’épidémie de coronavirus a fait plus de 60.000 morts en France et que le début de la campagne de vaccination a été un tollé, Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait entendre sa voix, comme l’a rapporté Le Point ce mardi 12 janvier. Lors d’une réunion de crise qui s’est déroulée à l’Élysée, le chef de l’État, qui était déjà sous pression, a fait part de sa colère au sujet de l’épineuse question des vaccins. « C’est quoi ce truc ? Qui a écrit ça ? Les Français nous prennent pour des fous ! », aurait-il lâché en désignant le guide de 45 pages destiné aux directeurs d’Ehpad et d’USLD (Unités de soins de longue durée). Et de prévenir son auditoire : « Je veux qu’on accélère vraiment sur les vaccins. Je ne comprends pas pourquoi on impose une consultation médicale avant, faites-moi sauter ça ! »
Comme l’a souligné l’hebdomadaire, en agissant de la sorte, Emmanuel Macron a décidé d’aller à contre-courant « des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) », qui a préconisé que les résidents de maisons de retraite devaient doubler leur consentement d’un rendez-vous avec un praticien. « Il faut que je consulte mon conseil pour ça », a précisé un responsable de la Haute Autorité de Santé lors de cette réunion de crise élyséenne. « Très bien. Si ce n’est pas possible de le supprimer, les Français sauront que c’est à cause de la HAS », a affirmé Emmanuel Macron, d’un ton ferme et autoritaire. Et un ministre présent de concéder : « C’était une mise sous tension extrême. »
Face à la lenteur de la campagne de vaccination, Emmanuel Macron a mis la pression à l’administration.
La vaccination, un défi de taille pour Emmanuel Macron
Fin décembre, le chef de l’État, inquiet que la France prenne du retard par rapport à ses voisins étrangers, avait déjà sonné le tocsin au sujet de la campagne de vaccination : « Je vous préviens, ça vaccine à fond partout, je veux qu’on respecte notre stratégie, mais je veux que ça aille vite. Je ne veux pas de décalage béant avec l’Allemagne ! C’est très important pour la population », avait-il martelé, selon des propos rapportés par Le Point. En vain, puisque comme l’ont rappelé nos confrères, Berlin affichait plus de 60.000 personnes immunisées contre la Covid-19, tandis que dans l’hexagone, le chiffre s’élevait à... 138. Une situation qui rend « hystérique » le chef de l’Etat. Lors de ses voeux du 31 décembre, Emmanuel Macron avait en effet promis aux Français de ne pas laisser s’installer de « lenteur injustifiée. » Et de s’agacer en privé : « Ça doit changer vite et fort, et ça va changer vite et fort », aurait-il déclaré, cité par le JDD le 3 janvier.
Nous avons une nouvelle arme contre le virus : le vaccin. Tenir ensemble, encore.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 27, 2020
Son avenir politique en jeu
Si le président ne laisse aucun répit à ses ministres, c’est parce qu’il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, comme l’a souligné l’un de ses fidèles auprès du Point. « Si on se rate, ce n’est même pas la peine qu’il envisage de se représenter. » Et le locataire de l’Élysée de reconnaître lui-même en privé : « Nous n’avons qu’une seule option : réussir. » Si la crise sanitaire a chamboulé les plans initialement prévus, Emmanuel Macron a tout de même prévu de mettre les bouchées doubles en termes de réformes, en vue de la prochaine élection présidentielle. « C’est maintenant ou jamais », a fait savoir un pilier de la majorité dans les colonnes du Parisien.
Déjà mis à mal par l’opposition depuis le début de la crise sanitaire, l’exécutif a de son côté dû se préparer à ce qui s’annonce comme la prochaine polémique : la pénurie de vaccins. « On va s’en prendre plein la gueule », a annoncé un conseiller du pouvoir. « Il y aura des stop-and-go. Or les Français détestent manquer. On l’a vu lors du premier confinement avec les ruptures de PQ », a observé un ministre. Ce nouvel avis de tempête fragilisera-t-il le pouvoir en place ? La pression n’est en tout cas pas près de retomber pour Emmanuel Macron.