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Apotex géant pharmaceutique canadien va fournir de la chloroquine gratuitement

lundi 6 avril 2020

En 2017, le Canadien Barry Sherman, patron du laboratoire Apotex, avait été retrouvé mort étranglé tout comme son épouse à leur domicile dans des circonstances non élucidées. Il était sous le coup d’une enquête sur le financement du parti libéral au pouvoir.
L’enquête portait sur une collecte de fonds pour la campagne du Premier ministre Justin Trudeau, contrevenant au code des lobbyistes.
Avant de mourir, il avait envisagé de s’engager dans l’initiative « The Giving Pledge » lancée par Bill et Melinda Gates. Cela signifiait que la majeure partie de la succession, estimée à 5 milliards de dollars, irait à The Giving Pledge et non à des membres de la famille ou à des bénéficiaires désignés dans un testament.
En pleine crise du coronavirus, la lutte avec Apotex continue.

La course pour un remède contre la COVID-19 - Le géant pharmaceutique Apotex fournira de l’hydroxychloroquine à un hôpital ontarien

Un hôpital de Toronto recevra 240 000 doses d’hydroxychloroquine, dans le but d’accélérer les essais cliniques visant à trouver un remède contre la COVID-19.

Le médicament donné gratuitement par la compagnie pharmaceutique canadienne Apotex sera administré dans le but de déterminer si la substance prévient les infections à la COVID-19 chez les professionnels de la santé de première ligne.

Apotex emboîte le pas à la multinationale Bayer, qui a offert cette semaine trois millions de comprimés de chloroquine au gouvernement américain pour ses essais cliniques. La compagnie Teva a quant à elle annoncé que plus de 10 millions de doses d’hydroxychloroquine seraient distribués aux hôpitaux du pays.

Des tests préliminaires menés en Chine et en France ont poussé des chercheurs vers ce groupe de médicaments, déjà autorisé pour traiter d’autres conditions.

Jeudi, lors d’une allocution quelque peu décousue, le président Américain Donald Trump avait pourtant suggéré que la chloroquine avait déjà été approuvée comme remède contre la COVID-19, une affirmation que la Food and Drug Administration s’est empressée de démentir.

L’hydroxychloroquine et la chloroquine sont dans la même famille : le premier est un médicament populaire utilisé comme anti-inflammatoire pour traiter l’arthrite et le lupus, tandis que la chloroquine est un comprimé anti-malaria.

Puisque l’utilisation de ces deux médicaments pour traiter la COVID-19 serait considérée « hors indication », ils doivent être assujettis à de rigoureux tests avant d’être distribués librement. Cependant, à Montréal jeudi, le docteur Michel de Marchi de l’Hôpital Juif a expliqué à LCN que son équipe avait commencé à administrer l’hydroxychloroquine à ses patients atteints de COVID-19, mais qu’il était trop tôt pour déterminer si le remède était efficace.

Il a aussi précisé ne pas avoir accès à la chloroquine : bien que l’hydroxychloroquine est disponible sur prescription dans les pharmacies du Québec, la chloroquine est en rupture de stock partout au pays, et ce, depuis bien avant le début de la pandémie.

« La chloroquine n’est plus très populaire, je n’ai pas vu de prescription pour ça depuis très longtemps car les gens favorisent d’autres médicaments anti-malaria qui ont moins d’effets secondaires », affirme le pharmacien ontarien Michael Gobran.

PAS DE CHLOROQUINE AU CANADA

Si les tests démontrent que la chloroquine est plus efficace que l’hydroxychloroquine contre la COVID-19, les Canadiens seront-ils pris au dépourvu ? Bertrand Bolduc, de l’Ordre des pharmaciens du Québec, se fait rassurant : « Nous avons des pharmacies préparatrices qui sont capable d’en faire, qui ont les ingrédients actifs. Mais on n’en aura pas une tonne, ça sera réservé pour le gouvernement. »

Le président de l’Ordre des pharmaciens du Quebec, Bertrand Bolduc.

Bertrand Bolduc avertit cependant qu’il faut d’abord attendre les résultats des essais cliniques. « Il faut laisser nos médecins spécialistes travailler. Si ça marche, on l’utilisera. »

Apotex, la compagnie pharmaceutique qui produit l’hydroxychloroquine, dit que si cela devient nécessaire, elle considèrera fabriquer ou distribuer la chloroquine au Canada. « Nous étudions activement la possibilité d’amener ce produit au Canada et évaluons aussi que notre capacité de le fabriquer à l’interne chez Apotex », confirme leur relationniste Jordan Berman.

Le Journal de Montréal

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