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Revenu universel : si l’on paye les gens à ne rien faire, ils ne feront rien

samedi 4 mars 2017

Le candidat Benoît Hamont, élu du parti socialiste et vainqueur des primaires de la « Gauche », tient son idée de campagne : le « revenu universel ». Si cette proposition consiste à une simplification des aides sociales tels le RMI et le RSA, elle représente une refonte complète de l’aide sociale. Les européistes convaincus semblent cautionner la suppression des fonctionnaires et des services d’aides sociales afin de proposer une ubérisation de notre système d’allocations. Ainsi, finis les nombreux services coûteux de l’Etat qui permettent en douce de corriger l’énorme dette des engagements hors bilan de 3 200 milliards (à rajouter aux 2000 milliards connus) concernant le paiement des fonctionnaires, des retraites et des militaires. Le vrai projet de société de nos « chers » élus devrait être de faire disparaître l’affreuse dette de notre pays. Lors des différents débats politiques, ni les journalistes ni les économistes ne parlent du vrai souci de notre économie.
Si le projet du revenu universel est de permettre de recevoir de l’argent sans travailler, comment cela sera-t’il financé ? Si l’on paye les gens à ne rien faire, ils ne feront rien et cela augmentera la dette hors bilan de nombreux milliards supplémentaires. L’emploi diminuera et il convient de voir que cette expérience a été conduite au États-Unis et au Canada sans que cela ne soit rapporté. La Suisse a expérimenté le revenu universel et contre toute attente il a été rejeté à 77%, le bon sens a parlé.
Si une réforme doit être faite et non pas une liste de propositions, il faudrait commencer par comprendre ce que nous coûte réellement cette structure européenne.

Les Suisses rejettent l’instauration d’un « revenu de base inconditionnel »

Selon les résultats définitifs, 76,9 % des électeurs ont dit « non » dimanche à ce projet controversé de création d’un revenu universel pour tous, salariés comme sans emploi.

Une affiche géante vantant le revenu de base à Genève, en Suisse, le 14 mai.
Le revenu de base inconditionnel ne verra pas le jour en Suisse. La population a rejeté massivement, dimanche 5 juin, la création d’un « revenu de base inconditionnel » attribué à tous, salariés ou sans emploi.

Selon les résultats définitifs, 76,9 % des électeurs ont dit non à ce projet controversé. Le taux de participation était de 46 %. Rien d’étonnant quand on se souvient qu’en 2012, les Suisses avaient déjà refusé de porter leurs congés payés de 4 à 6 semaines, craignant une baisse de leur compétitivité.

Par ailleurs, toujours selon cette projection, ils ont approuvé à 66 % une réforme du droit d’asile et à 61 % une loi sur l’autorisation du diagnostic préimplantatoire.
188 milliards d’euros

L’initiative populaire « pour un revenu de base inconditionnel » (RBI), soumise par un groupe sans affiliation politique, avait pourtant de quoi séduire. Elle proposait de verser une allocation universelle chaque mois à tous les Suisses et aux étrangers vivant dans le pays depuis au moins cinq ans, qu’ils aient ou non déjà un emploi.

Le montant de ce revenu restait à fixer, mais le groupe à l’origine de l’initiative suggérait de distribuer 2 500 francs suisses (2 260 euros) par adulte – un montant très faible pour vivre en Suisse – et 650 francs suisses pour chaque mineur.

Une telle mesure aurait nécessité 208 milliards de francs suisses (188 milliards d’euros), selon les autorités. Si la plus grande partie aurait été comblée par la suppression des différentes aides et assurances sociales, il aurait manqué environ 25 milliards de francs suisses (22,5 milliards d’euros). Les partisans du RBI suggéraient, eux, l’introduction d’une taxe sur les transactions électroniques qui, fixée à 0,2 %, générerait 200 milliards de francs suisses (180 milliards d’euros), permettant ainsi le financement complet de la mesure.

« Un vieux rêve un peu marxiste »

« C’est un rêve qui existe depuis longtemps », mais qui était devenu « indispensable » face au chômage élevé provoqué par la robotisation croissante, expliquait l’un des pères de l’initiative, Ralph Kundig. « Verser un RBI à chacun, c’est reconnaitre la nécessité et l’utilité de beaucoup d’activités qui ne se vendent pas. C’est reconnaitre que le travail bien fait, l’innovation, la créativité ont besoin de temps et d’argent pour se développer », revendique le collectif Génération RBI promouvant l’initiative en Romandie.

Le gouvernement et la plupart des partis politiques dénonçaient un projet utopique et trop coûteux. « C’est un vieux rêve, un peu marxiste, plein de bons sentiments irréfutables, mais sans réflexion économique », avait déclaré à l’Agence France-presse le directeur du Centre international d’études monétaires et bancaires à Genève, Charles Wyplosz. Pour lui, pas de doute, si le lien entre la rémunération et le travail était coupé, « les gens en fer[aie]nt moins ».

D’autres pays européens intéressés

Mais l’idée semble malgré tout être dans l’air du temps. Des expérimentations du revenu de base sont envisagées dans d’autres pays européens, comme les Pays-Bas et la Finlande. L’un des projets les plus aboutis, qui réunit la ville et l’université d’Utrecht, nécessitera quatre groupes, dont un seulement recevra un revenu de base sans aucune condition ; les autres devront faire du bénévolat, ou bien n’auront pas le droit de travailler. Un cinquième groupe demeurant sous le régime du système actuel de sécurité sociale servira de groupe de comparaison.

Le projet d’Helsinki est encore en cours de conceptualisation. Piloté par Kela, la sécurité sociale finlandaise, il consiste à remplacer toutes les allocations en versant un montant fixe par mois à un groupe d’essai, avant de généraliser le système pour tous les Finlandais. La version finale du dispositif devrait être présentée en novembre.

Votes sur les procédures d’asile et le diagnostic préimplantatoire

Parmi les autres sujets qui étaient soumis au vote dimanche, figuraient notamment l’accélération des procédures d’asile et l’autorisation du diagnostic préimplantatoire.

Les électeurs ont soutenu le projet de loi proposant d’achever en 140 jours maximum les procédures de demande d’asile. Les opposants à cette réforme critiquaient la mise à disposition d’une aide juridique gratuite pour les migrants, alors que les Suisses n’y ont pas droit, et la simplification de la procédure d’approbation prévue pour l’ouverture des centres d’asile fédéraux.

Les Suisses ont également dit oui au diagnostic préimplantatoire, une technique qui permettra de sélectionner et de congeler des embryons, mais uniquement ceux des couples porteurs d’une maladie héréditaire grave ou qui ne peuvent pas avoir d’enfant par voie naturelle. Les adversaires du projet dénonçaient une « loi eugéniste ».

Conformément à leur système de démocratie directe, les Suisses sont appelés à se prononcer trois à quatre fois par an sur une multitude de questions, proposées par le gouvernement ou par des citoyens à travers les initiatives populaires. Il faut 100 000 signatures pour qu’une initiative soit proposée au niveau national.

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