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Nomophobie : Addiction au téléphone portable

dimanche 23 octobre 2016

5,1 milliards de personnes dans le monde, soit près de 75% des habitants, selon le site Gartner.com, possèdent au minimum un téléphone mobile. Le téléphone sert à téléphoner bien sur mais également à envoyer des SMS et surtout à se connecter sur internet et les réseaux sociaux créant ainsi des situations d’addiction qui touchent chaque année davantage de personnes et qui sont de plus en plus handicapantes. En 2012, une étude britannique précisait que 66% des utilisateurs de smartphones risquaient de souffrir s’ils devaient se passer de leur smarphone.

Définition :

Née de la contraction de « no mobile phobia », la nomophobie est un terme relativement récent qui désigne la phobie de ne pas avoir son téléphone portable à portée de main. Le terme phobie désignant une véritable névrose, il peut paraître un peu excessif pour qualifier les angoisses ressenties par un individu lorsqu’il est séparé de son mobile. Cependant, la nomophobie a été révélée par une étude conduite par laUK Post Officeen 2008 et qui a révélé que 53% des utilisateurs de téléphones mobiles présentaient des symptômes d’anxiété en cas de perte, de mauvaise couverture réseau ou de batterie faible.

Peur d’être séparé de son téléphone

Une étude effectuée en 2008 par la UK Post Officeen a révélé que 53% des utilisateurs de téléphones mobiles présentaient des symptômes d’anxiété en cas de problèmes avec leur portable (perte, de batterie faible, mauvaise couverture). La nomophobie, dont le nom provient de la contraction de « no mobile phobia », est un terme qui désigne la phobie de ne pas avoir son téléphone portable à portée de main.

Addiction

Les manifestations caractéristiques de l’addiction et de la dépendance au téléphone sont son utilisation incessante, dans la rue, chez les commerçants, dans les transports, pendant les courses et parfois même chez un médecin. Regarder son téléphone sans arrêt représente un signe majeur de la dépendance. L’apparition d’une angoisse lorsqu’une anomalie ou un bugg survient, lorsqu’on ne retrouve plus le téléphone ou qu’il est impossible de le recharger, témoigne également de cette addiction. Les personnes dépendantes ont besoin d’avoir leur téléphone près de soi en permanence, dans leurs mains et proche de leur lit. L’objet devient une extension de leur propre corps et représente un véritable « doudou » les rassurant. Cette addiction peut conduire à un repli sur soi, voire même pour certaines personnes prédisposées à une forme d’autisme avec une rupture avec l’extérieur et une perte de convivialité.

Intolérance aux frustrations : Impatience insupportable

Répondre aux mails ou naviguer sur les réseaux sociaux représentent pour les accros une urgence qu’ils sont les seuls à considérer comme telle devenant une priorité artificielle prenant le pas sur celles qui le sont réellement vie provoquant des situations d’impatience et d’intolérance aux frustrations insupportables pour les personnes addictes à leur appareil.

Des manifestations physiques
La perte de son portable peut même provoquer chez certaines personnes une crise de panique avec l’apparition d’une sensation d’étouffer et de ne plus avoir de souffle, d’être en sueurs et d’avoir une accélération de sa fréquence cardiaque.

Traitement : consulter un psy ?

Il faut apprendre progressivement à moins utiliser son portable en essayant par exemple de le fermer plusieurs fois par jour pendant 15 minutes au début puis en augmentant progressivement ce temps pour arriver à des périodes de 1 heure. Cela s’apparente à une forme de désensibilisation, traitement allergologique consistant à réhabituer progressivement son organisme à tolérer un allergène comme les pollens par exemple. Il faut également réussir à ne plus regarder son téléphone en présence d’autres personnes et apprendre à ne pas l’avoir sur soi en permanence lors de sorties par exemple. Mais il est parfois nécessaire, dans des situations extrêmes d’addiction sévère de consulter un psy afin de se faire aider à contrôler ces symptômes.

© Maksim Kostenko-fotolia

Smartphones : les dessous d’une addiction

D’après l’étude de Deloitte, 38% des Français consulte en moyenne 10 fois leur smartphone par jour.
Accès aux mails et réseaux sociaux, contrôle des objets connectés, banque et paiement, navigation GPS… Dans une étude, l’institut Deloitte passe au crible les usages et le rapport de plus en plus étroit que les Français entretiennent avec leurs smartphones.

C’est un fait : le smartphone est devenu indispensable pour la majorité des Français. Autrefois chasse gardée des geeks et d’une petite élite aisée, il s’est démocratisé à toute vitesse dans toutes les couches de la société. Dans le même temps, ces « téléphones intelligents » servent paradoxalement de moins en moins à téléphoner. Grâce notamment à l’arrivée du haut débit mobile (avec la 3G et surtout la 4G), il centralise chaque jour davantage de nouveaux usages. Parmi eux, certains sont désormais courants (accès aux mails, aux réseaux sociaux, aux sites collaboratifs, ou à la navigation GPS). Et d’autres progressent, comme l’arrivée du paiement mobile, ou le pilotage d’objets connectés. C’est ce que révèle Deloitte, dans une enquête publiée jeudi sur le rapport des Français à leurs smartphones.

Aux yeux de l’institut, ces terminaux - adoptés par 70% des Français - s’avèrent bel et bien « indispensables » dans notre « monde connecté ».

« Ainsi, 16% des Français consultent leur smartphone dans les cinq minutes suivant leur réveil et ce chiffre monte jusqu’à 35% chez les 18-24 ans, révèle Deloitte. 59% de la population consulte son smartphone dans l’heure. De même, 18% des Français consultent leur smartphone moins de cinq minutes avant de se coucher (39% chez les 18-24 ans). »

D’un objet « disruptif »...

L’intensité de l’usage du smartphone « se confirme tout au long de la journée », lit-on. Ainsi, 38% des Français consulte en moyenne 10 fois leur smartphone par jour. Chez les plus jeunes, les 18-24 ans, la moitié utilise même son téléphone jusqu’à 50 fois par jours. Et 6% d’entre eux, « en mode addictif », le consulte plus de 200 fois par jour !

Pourquoi ? Parce que le smartphone s’est mué d’« un simple outil de mobilité » à un objet « disruptif dans nos activités quotidiennes, quel que soit le moment ou le lieu », constate Deloitte. Ainsi, on retrouve son usage « au travail, à domicile, au restaurant, en mobilité », mais aussi « en solo, en famille, entre amis, entre collègues ».

... à une télécommande multifonctions

Deloitte prend en exemple plusieurs tendances actuelles, comme l’intégration du smartphone dans le parcours d’achat (pour comparer des produits, l’acheter, ou les deux), ou son utilisation comme « second écran » (pour disposer d’informations complémentaires quand on regarde une émission ou un match de football à la télévision). Parmi les nouveaux usages, Deloitte souligne que le smartphone est largement utilisé comme « un coach santé ». D’après l’institut, 16% des Français s’en sont déjà servi « comme un moyen de maîtriser leur niveau de forme physique », et 11% pour contrôler « leur prise de calories ou leur régime ».

Pour l’institut, la tendance devrait aller crescendo, dans le sillage de la révolution attendue de l’Internet des objets. L’arrivée, dans le foyer, d’une myriade d’appareils connectés (téléviseurs, systèmes de surveillance, thermostats, éclairages, haut-parleurs, voitures...), et pilotables via des applis spécifiques, permet au smartphone de se muer en une sorte de véritable télécommande multifonctions.

Le cycle de vie s’allonge

Reste que ces nouveaux usages mettront probablement du temps à faire leur nid. Comme l’illustre Deloitte, à travers deux exemples :

« 1% des Français ont fait le pas d’un thermostat intelligent, mais 71% d’entre eux ne l’utilisent jamais. Seuls 8% l’utilisent tous les jours, et 13% au moins une fois par semaine. De même pour 1% de Français équipés d’un système d’éclairage piloté à distance, 66% ne l’utilisent jamais. »

Bref, les smartphones ont donc encore de belles années devant eux. Même si avec un très haut niveau d’équipement, le marché français est arrivé à une certaine maturité. Ainsi, dans une étude publiée au début du mois, l’institut Gartner dévoilait qu’un peu plus du quart des Français souhaitait acheter un smartphone lors des 12 prochains mois. Une de ses analystes expliquait à La Tribune que le cycle de vie des terminaux s’allongeait, et se situait dorénavant dans une fourchette de « deux à trois ans ».

L’émergence d’un marché de l’occasion

Mais aussi « indispensables » soient-ils pour beaucoup, les smartphones, véritables concentrés de technologie et d’innovation, demeurent globalement chers dans un contexte économique toujours difficile. Ce qui fait émerger un marché de l’occasion encore ultra-marginal il y a peu. Deloitte en fait le constat : si « le renouvellement est encore un marché du ’neuf’ pour 90% des Français », 10% d’entre eux « est désormais adepte du mobile d’occasion : un smartphone en bon état et (presque) pas cher ».

Sur le fond, l’étude de l’institut le confirme largement : au moment où l’accès à Internet devient aussi important que l’accès à l’eau ou l’électricité, disposer d’un smartphone correct devient aussi essentiel pour les individus dans leur vie personnelle et professionnelle.

Pierre Manière 21/11/2015

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