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La militarisation des microbes par les laboratoires privés

mardi 5 mai 2020

Yves Lévy, ancien directeur de l’INSERM et époux de l’ex ministre de la Santé Agnès Buzyn, a participé en 2018 à une réunion sur la bioéthique et expliqué les bienfaits de la méthode CRISPR Cas9 [1] (le bistouri du génome) dans le cadre d’une ingénierie génétique. Une méthode qui pourrait avoir servi pour fabriquer le SARS-CoV-2 comme le suppose le Professeur Montagnier, prix Nobel pour ses travaux sur le VIH :

« Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a eu une manipulation sur ce virus. Une partie, je ne dis pas le total. il y a un modèle qui est le virus classique, venant surtout de la chauve-souris, mais auquel on a ajouté par-dessus des séquences du VIH. »

« Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Je ne sais pas (…). Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida. »

Des « savants fous » qui travaillent officiellement pour la santé, contribuent-ils discrètement à militariser les bactéries et participent-ils à des innovations biologiques dignes de Frankenstein ? La question se poserait alors quant à leur participation dans le laboratoire P4 de Wuhan fortement soupçonné d’être impliqué dans le départ de l’épidémie du coronavirus.

Au début des années 2000, ces recherches de manipulation génétique militaires furent une stratégie du Pentagone sous le mandat du président Bush et de son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld [2]. A la même époque, en 2003, Didier Raoult participait à la rédaction d’un mémo commandé par l’Etat français sur le bioterrorisme et sur la militarisation des microbes [3]. Ce mémo fait-il partie de la bataille qui oppose Yves Lévy et Didier Raoult ?

La crise du Covid-19 cacherait le vrai problème qui consiste pour des acteurs politiques à participer de manière civile, sous prétexte de recherches de nouveaux traitements ou vaccins, à des programmes militaires de guerre bactériologique en enfreignant les traités signés sans avoir à redouter la réglementation internationale. [4].

Le Covid-19 est ainsi peut-être une nouvelle arme bactériologique, certains patients infectés pourtant asymptomatiques présentant actuellement d’étranges séquelles de fibrose pulmonaire telles que décrites par le professeur Raoult.

« Emerging Ag », une société privée de lobbying financée par la Fondation Gates, a travaillé secrètement avec les Nations unies et des scientifiques spécialisés en génétique. Elle a recruté des universitaires et des fonctionnaires pour contrecarrer les réglementations internationales et lutter contre les demandes de moratoires internationaux voulus par les scientifiques et les écologistes. Les personnes qui ont négocié avec les Nations Unies étaient des politiques corrompus et des consultants bénéficiant de conflits d’intérêts.

Les révélations des courriels de la société de Gates montrent que l’armée américaine est le principal financier de la controversée manipulation génétique connue sous le nom de « gene drives » ou CRISPR Cas9. 100 millions de dollars ont été investit dans ce domaine. On a également appris que la Fondation Bill et Melinda Gates participe à cette opération de lobbying à hauteur de 1,6 millions de dollars.

L’affaire « The Gene Drive Files », montre le rôle central de l’agence américaine de recherche DARPA en tant que principal financier pour accélérer des projets de développement sur des souris. La DARPA n’a pas de politique écologiste et cela soulève des questions sur ses véritables intentions. Le Dr Kevin Esvelt chercheur en génétique et lanceur d’alerte dit que les manipulations génétiques actuelles sont trop dangereuses pour être utilisées.

Jim Thomas de l’association ETC Group a déclaré que « Les lecteurs de gènes (CRISPR) sont des armes biologiques potentiellement dangereuses, la puissance de cette nouvelle technologie pourrait avoir des effets désastreux sur la paix, la sécurité alimentaire et l’environnement, surtout si elles sont mal utilisées ». « Le fait que le développement des lecteurs de gènes (CRISPR) soit maintenant principalement financé et structuré par l’armée américaine soulève des questions alarmantes ».

Dana Perls association des Amis de la Terre
« Ces courriels révèlent une tentative secrète de manipulation du système par des partisans de la manipulation génétique visant à contourner les réglementations et l’éthique ».

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Raoult - Le bioterrorisme, démonstration de la « dépendance au sentier »

Pour comprendre le principe de « path dependence » ou la force de l’habitude, Didier Raoult utilise l’exemple des armes biologiques.

La dépendance au sentier est un terme traduit de l’anglais, « path dependence », pour illustrer ce que nous appelions la force de l’habitude, c’est-à-dire la difficulté ou l’impossibilité de revenir sur des organisations antérieures, même quand celles-ci se sont révélées fausses ou inadéquates. Les armes biologiques et le bioterrorisme en sont un exemple très spectaculaire. Depuis le début du XXe, les armées de différents pays – surtout Allemagne, Russie, Japon, Angleterre et États-Unis – ont tenté de militariser les microbes comme arme biologique. Ces stratégies militaires ont eu très peu de succès et nous n’avons pas d’exemple de leur efficacité.

C’est la raison pour laquelle Nixon a décidé, en 1969, à la surprise générale, de désarmer unilatéralement les programmes d’armes biologiques, à la suite d’un accident d’épandage de gaz orange aux États-Unis. Jusque-là, Washington avait refusé de ratifier l’accord international de Genève, en 1925, sur l’utilisation des armes biologiques. De son côté, malgré la convention internationale de 1972 bannissant l’usage des armes biologiques, la Russie a continué, au moins jusqu’aux années 1980, de préparer des armes biologiques dans ses laboratoires avec un accident à déplorer sur son territoire.

Déconnexion de la réalité

Après le 11 Septembre, un des ingénieurs militaires chargés de la militarisation du bacille du charbon pour l’armée américaine en a prélevé dans son laboratoire et l’a envoyé à des journalistes et des hommes politiques. La réaction du gouvernement américain fut immédiate et violente : il créa un fonds important de lutte contre les armes biologiques et fit pression sur les pays européens pour qu’ils suivent la même voie. On apprit ensuite que l’ingénieur militaire en question souffrait de troubles de la personnalité. Mais le sentier était rouvert.

On a vu se multiplier les laboratoires de sécurité et les règlements en tous genres. Au total, plus de 40 milliards d’euros ont été dépensés dans le monde après cet acte qui ne relevait pas du bioterrorisme, mais plutôt des conséquences du fameux sentier de la militarisation des microbes aux États-Unis. Le plus fâcheux est que cela empêche aujourd’hui les chercheurs de travailler sur ces maladies, et que revenir en arrière est quasiment impossible. Nous avons créé des administrations, des ingénieurs, des postes de vigiles, qui créent de l’emploi, et une dynamique propre déconnectée de toute réalité. Cela amène à méditer sur le danger d’ouvrir une voie de façon non réfléchie, car le sentier, une fois ouvert le reste sur des dizaines, voire des centaines d’années, coûte des millions, voire des milliards d’euros, et freine la recherche…

Didier Raoult Le Point.fr le 22/09/2015

Pour compléter la lecture voici un article portant sur La guerre des microbes du Pentagone

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