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Pendant ce temps Macron va recevoir les vautours de la finance

samedi 1er décembre 2018

Emmanuel Macron s’apprête à recevoir plusieurs fonds de la Silicon Valley pendant 2 jours à Paris
Alors que des images d’une ville de Paris vandalisée par les émeutiers à l’occasion de la manifestation des « Gilets jaunes » ont fait le tour du monde, Emmanuel Macron va tenter cette semaine de démontrer que la France n’a rien perdu de son attractivité.

Attendu au tournant sur le terrain social et économique par ses concitoyens, le Président de la République a fait le choix de recevoir plusieurs grands fonds d’investissement de la Silicon Valley dans les prochains jours.

L’événement — qui n’est pas public — était prévu avant l’émergence du mouvement des « Gilets jaunes ». Emmanuel Macron devait y participer mais cela reste à arbitrer, croit savoir Reuters.

Il recevra des dirigeants d’Andreessen Horowitz, Sequoia Capital, General Atlantic, KKR ou encore Goldman Sachs pour deux journées en immersion dans la « French Tech », espérant ainsi les convaincre d’investir dans les startups « maison » sans les rapatrier dans la Silicon Valley, ont déclaré quatre sources à Reuters.

Ces fonds de la Silicon Valley ont déjà des liens avec la France :

KKR, dont Xavier Niel est un administrateur indépendant, est l’une des principales sociétés d’investissement mondiales, affichait un total de 168 milliards de dollars d’actifs sous gestion à la fin 2017. Il a soutenu OVH en France.
General Atlantic a participé à 60 millions de dollars à la levée de fonds d’OpenClassRoom, qui donne des cours en ligne gratuitement.
Sequoia Capital a investi dans Front, une application professionnelle qui permet de gérer plus efficacement les messageries partagées des salariés, dirigée par la Française Mathilde Colin.

L’enjeu pour Paris est double : convaincre ces fonds, à la puissance de feu financière sans équivalent, d’augmenter leurs investissements dans l’Hexagone, mais aussi mettre en avant les atouts d’un écosystème mêlant grandes écoles, chercheurs et accélérateurs et incubateurs de jeunes pousses.

La France, comme ses voisins européens, souffre de la difficulté à faire grandir ses startups, handicapée par l’absence de grands fonds dits de « croissance » mais aussi par la frilosité des géants du CAC 40, peu nombreux à prendre le risque d’investir dans la nouvelle économie.

Au total, une quarantaine de capital-risqueurs et d’investisseurs attendus mercredi et jeudi pour un « road-show » à la française.

Depuis son élection, Emmanuel Macron multiplie les initiatives pour faire de la France une « startup nation » comme il aime à l’appeler. Il avait rencontré une soixantaine de patrons de la tech — Microsoft, Facebook, Uber, etc. — en mai 2018 six mois après Versailles.

Au programme cette semaine : une visite des haut-lieux de la tech française, dont Station F, rencontre avec des figures internationales du secteur installées à Paris, speed-dating et en clôture, échange direct avec le président français, ont dit les sources à Reuters avant les violences qui ont semé le chaos dans la capitale samedi en marge d’une journée de manifestation des « Gilets jaunes ».

Des figures de l’innovation qui ont investi dans le pays seront également appelées à faire l’article, à l’image de David Gurle, fondateur de la messagerie cryptée Symphony, Tony Fadell, ancien d’Apple et de Google désormais installé en France et Ian Rogers, responsable du numérique chez le géant français du luxe LVMH, interviendront également.

La « French Tech » a décollé au cours de ces dernières années, portée par un meilleur accès aux financements, par un ensemble de mesures gouvernementales favorables et par les incertitudes provoquées par le Brexit au Royaume-Uni.

Le nombre de levées de fonds supérieures à 40 millions d’euros a certes plus que triplé entre 2016 et 2018, selon des statistiques de BpiFrance, qui joue un rôle de premier plan dans le financement de la tech. Mais les financements dépassant les 100 millions d’euros se comptent sur les doigts d’une main, d’après un baromètre établi par le cabinet EY en septembre.

Depuis le début de l’année, Voodoo a dépassé ce cap en levant 200 millions de dollars auprès de Goldman Sachs tandis que Green Yellow, filiale de Casino dédiée à l’énergie solaire, a obtenu 150 millions d’euros.

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