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Football : 40 ans de silence sur les abus sexuels sur mineurs

mercredi 18 janvier 2023

40 ans de silence
Pendant des années, Noël Le Graët, président de la Fédération française de football, et d’autres hauts responsables de la fédération ont couvert de multiples cas d’abus sexuels, notamment sur des joueurs mineurs.

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Par Romain Molina

Noël Le Graët (81 ans), l’octogénaire président de la Fédération française de football, la FFF, a décidé de poursuivre le magazine français So Foot pour diffamation après que celui-ci ait publié des allégations détaillées d’inconduite sexuelle à son encontre, allégations qui ont été largement reprises dans les médias français.

So Foot a publié plusieurs SMS que Le Graët avait envoyés à des employés de la FFF, parmi lesquels figuraient les messages suivants

« Viens chez moi pour dîner ce soir ».

« Je préfère les blondes, alors si vous êtes partante... ».

« Tu es assez pulpeuse, je te mettrais bien dans mon lit ».

Mais son cas n’est pas isolé. Il n’est en fait, comme Josimar l’a constaté, que le dernier d’une longue série d’allégations macabres d’abus et de harcèlement sexuels au sein de la FFF, dont beaucoup concernent des enfants, que la Fédération française a systématiquement tenté d’étouffer.

« Quand il se passe quelque chose, on se tait. C’est comme ça que ça marche. » Un ancien membre du conseil d’administration de la FFF a accepté de parler à Josimar sous couvert d’anonymat. "Sinon, c’est fini pour moi. Ils sont trop puissants. A la seconde où tu parles des abus, tu es hors jeu. Ce n’est pas seulement la FFF mais aussi la LFP (ligue de football professionnel), les clubs. Je veux dire, avez-vous vu le nombre de cas auxquels nous avons été confrontés ces deux dernières années ?.

Qu’avons-nous fait pour protéger nos enfants ?

Plusieurs cas d’abus sexuels, de chantage et de harcèlement, également à l’égard de joueurs mineurs (garçons et filles) ont été recensés, impliquant des entraîneurs, des recruteurs, des agents et des hauts responsables travaillant dans l’élite française. Le PSG, Lyon et Troyes sont parmi les nombreuses équipes de Ligue 1 qui ont étouffé ces affaires sans prendre de mesures appropriées. La même chose s’est produite à la FFF. La Fédération française de football a choisi de se taire, en gardant l’information loin des plus hautes autorités du pays.
« Ils ne m’en ont jamais parlé, ne nous en ont jamais parlé », déclare Thierry Rey, le conseiller sportif du président de l’époque, François Hollande. « Ils n’ont pas non plus [parlé] au ministre des Sports. La gravité des faits aurait dû être prise très au sérieux. »

Le président de la FFF, Noël Le Graët, a admis dans un document interne vu par Josimar que des cas d’abus sexuels impliquant des joueurs mineurs ont eu lieu dans son centre d’entraînement national, Clairefontaine.

Toujours dans le coup

Depuis le milieu des années 1980, la FFF a reçu de multiples plaintes pour abus sexuels, harcèlement et comportements inappropriés envers des garçons et des filles mineurs. Bien que certaines personnes aient été démises de leurs fonctions après des enquêtes sur les plaintes, deux d’entre elles ont été autorisées à conserver leur licence d’entraîneur et à poursuivre leur carrière comme si de rien n’était.

La première est Angélique Roujas, ancienne joueuse internationale française aux 51 sélections et entraîneur responsable de la section féminine du centre national d’entraînement de Clairefontaine, a été licenciée en 2013 après que la FFF ait appris qu’elle avait eu des relations sexuelles avec des joueuses mineures. Pourtant, elle continue de travailler avec de jeunes joueuses en France. Après avoir été manager général de l’équipe féminine du FC Metz (où elle a travaillé avec des filles de 6 à 13 ans) entre 2014 et 2019, elle a pris en charge l’équipe féminine U19 du club de Ligue 2 ESOF La Roche, où elle travaille encore aujourd’hui.

Le second est David San José, qui a été licencié par la FFF en 2020 pour un comportement inapproprié envers une enfant de 13 ans à Clairefontaine, mais qui a également continué à travailler avec de jeunes joueurs à l’Olympique de Valence.

Dans le document interne daté du 30 octobre 2013, le président de la FFF Noël Le Graët écrit :
"Un pensionnaire a mentionné que Madame Angélique Roujas a profité de son état de faiblesse et de son lien hiérarchique pour obtenir de telles relations (intimes). Les faits remontent à 2004 et 2005, période durant laquelle les pensionnaires concernés étaient à Clairefontaine.

Nous avons commencé une enquête interne avec plusieurs interlocuteurs et nous avons découvert qu’un ancien employé de l’INF (Clairefontaine) nous a dit qu’il avait déjà des soupçons sur la nature des relations entretenues par certains pensionnaires et Madame Angélique Roujas.(...). Il a certifié que des jeunes filles passaient leurs week-ends au domicile de Madame Angélique Roujas.

Une ancienne pensionnaire de Clairefontaine, partie en 2011, a donné le nom d’une coéquipière qui aurait eu une relation intime avec Madame Angélique Roujas pendant sa scolarité à Clairefontaine.

Par ailleurs, la responsable de l’académie féminine de Tours, Madame Dos Santos, nous a indiqué qu’une joueuse, également ancienne pensionnaire à Clairefontaine, de la même génération que la jeune fille que nous venons de citer, lui a fait part des mêmes soupçons.

Le 30 septembre 2013, lors de son entretien préalable, Madame Angélique Roujas a nié ces allégations mais a néanmoins reconnu avoir reçu des pensionnaires dans sa chambre à l’internat. Volontairement, nous n’avons pas retenu de qualification pénale dans cette lettre de licenciement. La principale difficulté de ce dossier est que la plupart des personnes qui ont témoigné souhaitent rester anonymes".

« Ils n’ont rien fait »

La FFF affirme que tous les entraîneurs sont soumis à une « vérification systématique de leur intégrité » avant de se voir accorder une licence, et que toute condamnation pénale empêcherait son renouvellement. Néanmoins, la fédération a été accusée de ne pas avoir pris les mesures appropriées face aux allégations d’agressions et de harcèlement sexuels, notamment dans sa prestigieuse académie de Clairefontaine.

Deux anciens employés de la FFF ont également affirmé avoir fait part de leurs inquiétudes quant à la façon dont la fédération traitait ces allégations, et s’être fait dire de ne pas en parler par Brigitte Henriques, une haute responsable de la FFF de 2011 à 2021, aujourd’hui présidente du CNOSF, le Comité olympique français.

François Blaquart, directeur technique de la FFF de 2011 à 17, qui a licencié Roujas et San José, a déclaré ceci à Josimar :
« J’ai écarté ces personnes immédiatement. Au-delà de ça, je ne sais pas ce que la FFF a fait, ce n’est pas mon métier ».

En 2014, la section féminine a déménagé de Clairefontaine à l’Insep, l’institut national des sports, en banlieue parisienne. « C’était pour des raisons logistiques », explique Blaquart. « C’était la raison principale mais aussi parce qu’il fallait gérer les problèmes, c’est vrai ».

Une ancienne internationale raconte à Josimar avoir été victime d’Angélique Roujas, Elle ne souhaite pas être nommée. " J’ai été victime à Clairefontaine, je sais ce qui s’est passé et je sais que j’ai eu du mal à me reconstruire. Aujourd’hui encore, je ne veux pas en parler publiquement car c’est douloureux et je ne suis pas sûre d’être soutenue. J’en ai parlé à certains responsables de la fédération, dont Brigitte Henriques, la vice-présidente de l’époque, mais que s’est-il passé ?.
Rien. Ils n’ont rien fait".

Melissa Plaza, qui a pris sa retraite du football en 2013 après avoir remporté deux sélections en équipe de France senior, affirme qu’elle s’est sentie menacée professionnellement par des individus à la FFF lorsqu’elle a soulevé des allégations d’abus et de harcèlement dans une interview avec L’Équipe en octobre dernier après la sortie de son livre de 2019, Pas pour les filles ?.

« C’est un problème généralisé parce que cela se passe aussi au niveau des clubs », dit-elle. « Mais personne ne parle librement. Si vous le faites, vous pouvez dire adieu à votre carrière et à tous les sacrifices que vous avez faits pendant toutes ces années ».

Un autre ancien directeur de la FFF a déclaré à Josimar que « la fédération est comme un salon de coiffure - tout le monde parle à tout le monde. Ils sont tous au courant de ces affaires, mais elles sont très vite enterrées. C’est une politique du silence. Ils sont comme des autruches, la tête dans le sable. Si vous parlez, vous êtes éliminé ».

Josimar s’est penché sur un certain nombre de cas qui ont laissé la FFF avec des questions à résoudre.

Angélique Roujas

Celle concernant Roujas suscite toujours une inquiétude particulière au sein de la FFF et du football féminin français. Le 25 octobre 2013, Angélique Roujas a été licenciée sans indemnités de son poste de responsable du football féminin à Clairefontaine - le centre mondialement connu créé en 1988 au cœur de la forêt de Rambouillet - après avoir été découverte en train d’avoir des relations sexuelles avec des joueuses mineures.

Cinq jours plus tard, Noël Le Graët, le président de la FFF, a écrit au procureur local, comme il doit le faire selon la loi, étant fonctionnaire. « Il a été poussé à le faire car les joueurs de l’équipe nationale menaçaient de faire grève », raconte à Josimar un joueur vedette de l’époque.

Angélique Roujas
« Nous avons menacé la FFF de refuser de jouer si elle était autorisée à faire partie de l’encadrement de l’équipe nationale. C’est pourquoi ils ont pris cette décision après presque dix ans d’inaction. »

Dans sa lettre officielle, Le Graët a détaillé les accusations portées contre Roujas, selon lesquelles elle aurait eu des relations sexuelles avec des jeunes filles mineures en 2004 et 2005, donnant l’exemple d’une ancienne pensionnaire qui affirme que Roujas a « profité de son état de faiblesse et de son lien hiérarchique » pour avoir des relations avec elle. « La FFF a décidé d’engager une procédure de licenciement pour faute grave à l’encontre de Mme Angélique Roujas », a déclaré Le Graët.

Selon quatre responsables gouvernementaux de l’époque, dont le secrétaire d’État aux Sports Thierry Braillard et la ministre des Sports Valérie Fourneyron, aucun effort n’a été fait pour les mettre au courant de l’affaire, alors que la loi française l’exige. Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’éducation nationale, des droits des femmes, de la jeunesse et des sports, a déclaré à Josimar que « ce sujet ne m’a jamais été abordé ». La FFF avait l’obligation de me le signaler, mais elle ne l’a jamais fait".

La police a enquêté sur les allégations faites par un ancien international en 2004, mais après presque deux ans, l’affaire a été classée parce que les allégations ont été jugées comme ayant dépassé le délai de prescription. À ce moment-là, Roujas travaillait à Metz et, selon des sources, davantage de personnes s’étaient plaintes à la FFF du comportement de Roujas à Clairefontaine.

« Brigitte Henriques m’a dit en gros de me taire », se souvient un ancien haut responsable de la FFF. « Henriques était vice-présidente de la fédération. Elle a été très claire au sujet d’Angélique Roujas. Nous n’en parlions pas ».

Deux autres employés ont affirmé qu’Henriques leur avait demandé de garder le silence. « Elle était responsable du football féminin et n’a pas bougé un seul doigt pour aider les filles », raconte un ancien agent de sécurité qui a travaillé à Clairefontaine.

Selon des documents consultés par Josimar, une ancienne internationale française dit avoir « demandé à [Henriques] comment la fédération pouvait laisser Angélique prendre un poste à Metz. Elle m’a répondu qu’une enquête était en cours et que, comme elle n’était pas terminée, la fédération ne pouvait rien faire. »

Selon l’article 85, section cinq des règles générales de la FFF, la fédération aurait pu prendre des mesures contre Roujas, qui a été licenciée après qu’il a été affirmé qu’elle a profité de « la faiblesse » des joueurs mineurs pour avoir des relations sexuelles avec eux. « Le refus de délivrer une licence, ou son retrait, pourrait également être appliqué pour les mêmes infractions (contre la moralité, l’honnêteté ou l’honneur) même si elles ne font pas l’objet d’une sanction pénale », indique le règlement de la FFF.

Roujas a toujours nié ces allégations. « Je conteste absolument l’affirmation selon laquelle j’aurais partagé le même lit avec un mineur », a-t-elle écrit en réponse à un article de L’Équipe en 2019. Roujas est désormais en charge de la section jeunesse de son ancien club de La-Roche-sur-Yon.

David San José

San José était responsable de l’organisation de l’enseignement hors football à Clairefontaine et a été licencié pour comportement inapproprié après avoir envoyé des messages d’amour à un joueur de 13 ans du centre en 2013. « Je t’aime mon bell », a-t-il écrit dans des dizaines de messages vus par toute l’équipe.

Il a insisté pour que les pesées des garçons se fassent sans sous-vêtements.
Il continue néanmoins à travailler dans le football et obtient sa licence Uefa A cinq ans plus tard, appuyée par un certificat signé par Le Graët.

« Comment suis-je censé savoir qu’il a été licencié pour son comportement à Clairefontaine ? », demande Malik Vivant, le directeur général de l’Olympique de Valence qui est allé embaucher San José. « La FFF n’a rien dit à personne. Alors comment les clubs peuvent-ils savoir ? ».

Là encore, la FFF aurait pu utiliser l’article 85 de ses statuts pour empêcher San José de conserver sa licence. Des dizaines de joueurs ont confié à Josimar que la FFF a « caché ce qui s’est passé » et « n’a jamais fait d’enquête interne ». Un colocataire de la victime présumée, Hedi Mehnaoui, a déclaré à Josimar que « personne ne lui a rien demandé [...] Si la FFF dit maintenant qu’elle a enquêté, elle ment ». Selon l’article 40 du code pénal français, il était du devoir de la FFF de signaler ces allégations. « Ils ne l’ont pas fait », se souvient la ministre des sports de l’époque, Valérie Fourneyron.

Le New York Times et L’Equipe ont rapporté d’autres comportements inappropriés envers des garçons mineurs après son départ de Clairefontaine.

Élisabeth Loisel
Élisabeth Loisel, une ancienne défenseuse qui a remporté 40 sélections en équipe de France, a été l’entraîneur de l’équipe nationale féminine pendant une décennie. Elle est restée à la FFF après avoir quitté ce poste en 2006, aidant de jeunes entraîneurs à obtenir leur licence. Elle est toujours instructeur Fifa.

Deux anciennes joueuses affirment qu’en 2001, elles se sont plaintes que Loisel forçait les joueuses à avoir des relations sexuelles avec elle afin d’être sélectionnées dans l’équipe nationale. Josimar croit savoir que des plaintes similaires ont été déposées auprès de la FFF en 2004 et 2006, mais qu’elles n’ont jamais été examinées. « J’ai dit à mes joueuses qu’elles pouvaient aller à Clairefontaine mais que si elles voulaient y aller, il y aurait des risques », confie à Josimar un ancien président d’un club féminin, qui n’a pas souhaité être nommé.

Selon plusieurs hauts responsables, le président de la FFF, Noël Le Graët, s’est interrogé sur l’aptitude de Loisel à occuper un poste dans une équipe nationale de jeunes. « On ne peut pas vraiment la laisser entraîner des enfants... », a-t-il déclaré lors d’une réunion. Néanmoins, elle est restée en poste.

Gérard Prêcheur, l’ancien directeur de la section féminine de Clairefontaine qui a travaillé avec Loisel, l’a également accusée de sélectionner les joueuses en fonction de leur orientation sexuelle lors de son entretien avec la police qui enquêtait sur l’affaire Roujas. « En 2004, j’ai exprimé le souhait de partir. J’avais deux divergences d’approche avec Élisabeth Loisel, la directrice de l’équipe nationale. D’abord, je privilégiais l’aspect technique et elle privilégiait l’aspect sportif. Deuxièmement, je me suis rendu compte qu’elle favorisait aussi certains joueurs en raison de leur orientation sexuelle (homosexuelle) ».

Marc Varin
En octobre 2021, la FFF a été jugée par un tribunal français (les prud’hommes) pour avoir ignoré ses « obligations de sécurité » envers un employé victime de harcèlement sexuel. Le tribunal du travail a condamné le directeur financier, Marc Varin, mais des sources affirment qu’au sein de la FFF, il a été traité « comme une victime et un héros » dans les semaines précédant le verdict.

Lors d’une réunion du comité exécutif, Varin a été présenté comme un « homme très courageux qui a souffert avec sa famille. C’est terrible ce qu’ils lui ont fait. C’est une personne extraordinaire ». De nombreuses personnes ont été scandalisées par la façon dont la FFF a traité la victime et les personnes qui ont témoigné en sa faveur. Isolés et soumis à des pressions, au moins quatre employés ont quitté la fédération.
« Il faut se poser une question : est-ce normal qu’il y ait autant d’affaires au sein de notre fédération ? », lance l’ancien directeur de la FFF à Josimar.

Gaëlle Dumas
En mai, l’ancienne sélectionneuse des jeunes de l’équipe de France, Gaëlle Dumas, a quitté son poste après des plaintes de harcèlement déposées contre elle par des jeunes filles mineures au centre d’excellence de Blagnac, propriété de la FFF. Les plaintes ont d’abord été transmises à l’administration chargée de la protection de l’enfance dans le département de la Haute-Garonne.

Selon le Tribunal de grande instance de Toulouse, Mme Dumas a été mise en examen pour « abus d’autorité et violences sur mineurs ». Elle sera jugée en novembre.

Autres affaires

L’enquête de Josimar a également soulevé des questions sur d’autres affaires. Il s’agit notamment des allégations selon lesquelles l’ancien sélectionneur de l’équipe de France féminine, Francis-Pierre Coché, a été licencié pour chantage et harcèlement sexuel dans les années 1980. La FFF n’a jamais communiqué publiquement sa décision.

Des sources ont également affirmé que la FFF n’a pas enquêté sur les allégations de harcèlement moral et sexuel à l’encontre d’Yves Ethève, président de la Ligue de la Réunion depuis près de 40 ans, qui fait actuellement l’objet d’un procès pénal.

Jacky Fortepaule, l’ancien président de la Ligue du Centre, a été reconnu coupable et condamné à un an de prison avec sursis pour harcèlement sexuel et moral. Pendant le procès, les victimes ont parlé ouvertement de l’inaction de la FFF.

En août, Daniel Galletti, président de la commission régionale d’arbitrage de la ligue de Paris-Ile de France, a été contraint de quitter son poste après que ses supérieurs lui ont présenté des preuves de chantage et de harcèlement sexuels. Galletti était également impliqué auprès de la FFF en tant qu’« observateur d’arbitres ». Pourtant, une fois encore, la FFF n’a rien dit - tout comme elle est restée silencieuse lorsqu’un kinésithérapeute a eu des relations sexuelles avec une jeune fille de 16 ans qu’il soignait à Clairefontaine, selon des documents de police consultés par Josimar.

Josimar a également reçu des courriels de plusieurs familles et entraîneurs demandant de l’aide à la FFF au sujet d’abus sexuels se produisant au sein de leur propre club. Dans chaque cas, les personnes concernées ont dit à Josimar qu’elles n’ont pas reçu d’aide ou parfois même une réponse.


Tous les hommes politiques cités (l’ancienne ministre des sports Najat Vallaud-Belkacem et Valérie Fourneyron, l’ancien secrétaire d’Etat aux sports Thierry Braillard, et l’ancien conseiller sportif du président de l’époque, Thierry Rey et Nathalie Iannetta) ont confirmé à Josimar n’avoir été alertés pour aucune de ces affaires.

La FFF, Brigitte Henriques et la Ligue de Paris-Ile de France n’ont pas répondu à nos questions.

Selon la loi française, article 434-1, 434-3 et 434-4, ne pas informer les autorités lorsque l’on a connaissance d’un délit peut être sanctionné de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

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