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« La pensée unique règne-t-elle dans les médias ? »
Médias. « Les choix éditoriaux, l’ordre des sujets ne traduisent-ils pas la volonté de privilégier l’anecdotique, le sensationnel, l’émotionnel, la polémique, au détriment des analyses de fond ? »
La manière dont la plupart des grands médias ont rendu compte des manifestations contre les dernières mesures prises par le pouvoir concernant le passe sanitaire anti-Covid est indigne. Haro sur les contestataires ! Sus aux égoïstes, aux complotistes, aux « antivax », aux antisémites… !
On condamne sans jugement et sans nuances, et on passe en boucle telle ou telle dérive condamnable d’une minorité pour discréditer tout un mouvement. Les « experts » défilent sur les plateaux télé pour prendre le contre-pied des manifestants et ridiculiser, sans droit de réponse, leurs arguments.
Cela est tout à fait caractéristique de la manière dont l’information est traitée aujourd’hui. Trop souvent, les médias sont là pour faire le service avant-vente et après-vente du pouvoir. Ils se contentent d’être des « perroquets » et diffusent les messages sans, ou avec si peu d’analyse critique.
Les choix éditoriaux, l’ordre des sujets traduisent la volonté de privilégier l’anecdotique, le sensationnel, l’émotionnel, la polémique, au détriment des analyses de fond sur les événements et leurs répercussions sur les grands enjeux de notre époque. Il est frappant de constater que, lorsqu’on zappe d’une radio ou d’une chaîne de télé à une autre, on retrouve, à peu de chose près, presque au même moment, les mêmes informations et la même hiérarchisation des informations. C’est ça la diversité ?
La plupart des « journalistes vedettes » ne vivent pas parmi les Français ordinaires. Alors que comprennent-ils à leurs problèmes ? Ils sont dans leur petite bulle bien protégée, où ils côtoient d’autres collègues, des commentateurs, des éditorialistes, des influenceurs, des « spécialistes de tout », des cadres dirigeants, des hommes politiques, des artistes, bref, les « élites », les « premiers de cordée ».
C’est l’entre-soi et le copinage. Cela explique le mépris, la condescendance, avec lesquels la plupart des commentateurs et éditorialistes ont traité les premières manifestations des Gilets jaunes. Très imbus d’eux-mêmes, ils donnent l’impression, quand ils s’expriment, d’être chargés d’une mission quasi-divine, celle de révéler « la vérité ».
Et continuellement, ils se substituent aux Français : « les Français pensent que », « la France est inquiète », « nos concitoyens condamnent »… Et pour appuyer le propos, on interroge parfois au coin d’une rue deux ou trois passants dont l’avis fera force de loi et, comme par hasard, viendra consolider le propos du journaliste.
J’en ai assez de ces « spécialistes de tout », en particulier les analystes politiques et économiques représentant d’une seule idéologie qui pontifient en permanence dans les médias.
Qui est Clément Léonarduzzi, le monsieur communication d’Emmanuel Macron ?
Depuis un an, le chef de l’État a confié à l’ancien président de Publicis Consultants les clefs de sa communication. Celui-ci a pesé dans les décisions liées à la crise sanitaire et chapeaute ses apparitions médiatiques, notamment sur les réseaux sociaux comme sur YouTube ou Tiktok.
Footballeur avec le Variétés Club de France, défenseur des animaux dans un refuge de la SPA, tiktokeur ou instagrameur… Depuis un an, Emmanuel Macron enfile de multiples costumes, diversifie ses cibles et drague de nouveaux publics pour - sans doute - préparer sa réélection, sous la houlette de son nouveau conseiller en communication Clément Léonarduzzi.
Son long entretien avec Brut en décembre dernier et son concours d’anecdotes aux côtés du duo de YouTuber McFly&Carlito seraient à mettre à l’actif des consignes de son nouveau monsieur com’, arrivé à la rentrée 2020 à l’Elysée. Tout en n’oubliant pas, comme mardi soir, la sacro-sainte intervention télévisée de 20 heures, sa neuvième allocution depuis le début de la pandémie.
Clément Léonarduzzi est l’ancien président du groupe de communication Publicis Consultants. « Veux-tu venir aider ? », lui aurait lancé par SMS Emmanuel Macron au début de la crise sanitaire.
Le quadragénaire est diplômé de Sciences-Po Bordeaux et titulaire d’un master en relations européennes et lobbying, selon son profil Linkedin, qui s’ouvre sur la formule « Communication un jour, communication toujours ».
A la manœuvre durant la crise sanitaire
A en croire une longue enquête des Echos, il est le premier à gérer tous les aspects de la communication présidentielle : relations avec la presse, contenus digitaux, étude de l’opinion, discours, réponse aux courriers des Français. Il pèserait également dans la gestion de la crise sanitaire et aurait plaidé contre un confinement en début d’année et pour un pass sanitaire plutôt que l’obligation vaccinale cet été.
Sur la réforme des retraites, il aurait d’abord soutenu une mise en place du projet avant la fin du quinquennat, avant de se raviser. Mardi, Emmanuel Macron annonçait que les conditions n’étaient « pas réunies » pour reprendre cette réforme, mise entre parenthèses en mars 2020.
Déjà sondé pour le poste après la crise des « Gilets jaunes », Clément Léonarduzzi avait d’abord décliné, après avoir prodigué quelques conseils. « Il faut donner des réponses, remettre de l’empathie et un cap », préconise-t-il régulièrement au président.
Il aurait rencontré Emmanuel Macron en 2008 chez Les Gracques, un think-tank social libéral, puis se serait rapproché du – presque - candidat d’En Marche ! en 2016, en l’aidant à organiser à Lyon le sommet des réformistes européens.
« Vous êtes président de Renault ou président de la République, il vous balance son analyse sans concession, toujours direct, quitte à se mettre en risque », résume une ancienne employeuse, citée par Les Echos.
« L’arrogance est un procès dépassé »
Pas encore candidat, Emmanuel Macron est aujourd’hui bien installé en tête dans les sondages pour l’élection présidentielle. Il dispose d’un socle de popularité plus grand que ses deux prédécesseurs au même moment de leur mandat. Clément Léonarduzzi veut notamment croire que « l’arrogance est un procès dépassé ».
Pour emmener le chef d’État vers un second quinquennat, il ambitionne de « gagner la bataille du récit ». Alors qu’Emmanuel Macron est régulièrement accusé de ne pas avoir de cap, Clément Léonarduzzi se veut être le « gardien de la cohérence et de l’adaptabilité ».