Pensez donc à nos médias, avec en tête les chaînes et stations dites de Service public, cosmopolitistes par essence, vocation et mission (leurs homologues privés étant incités à un peu plus de prudence compte tenu des audimats eu égard à leurs commanditaires commerciaux) dont la descente aux enfers de l’intelligence, de la décence et de la morale raisonnable ne semble jamais devoir s’arrêter. Ainsi France Cul.ture diffusait-elle ce dimanche 15 à 12h45, un édifiant entretien avec Emma Becker, petit personnage ayant passé deux années et demi à se prostituer volontairement dans des maisons closes berlinoises : « J’étais fascinée par les prostituées, par cette évidence avec laquelle elles se tiennent là, splendides, sanglées dans leur corset, objectivement faites pour être louées par des hommes, par cette forme de toute-puissance. J’avais besoin de les faire descendre du piédestal sur lequel je les avais mises, et au travers de ma propre expérience, soit de m’élever à leur niveau soit de les rabaisser au mien… Je suis entrée au bordel comme on entre au couvent » ! [1] Tout un programme. En tout cas le Service public de l’audiovisuel nous donne aujourd’hui le privilège inouï de visiter et de connaître les culs de basses fosses septiques de l’humanité. Grâce lui en soit rendue.
Des médias sans vergogne
Médias sans vergogne qui exultent parce que l’île de Lampedusa - après l’éviction politicarde et assez peu démocratique le 5 septembre dernier du vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur catholique Matteo Salvini - est maintenant rouverte au trafic de migrants… Trafics qui enrichissent les passeurs institutionnels et réputés légaux que sont les organisations non gouvernementales à buts humanitariens tout autant que les passeurs, authentiques pirates et modernes marchands d’esclaves, mais jamais dénoncés comme tels. Après tout un an de fermeture de l’Italie aux vagues de faux réfugiés et vrai lumpenprolétariat destiné aux cuisines de nos restaurants et à toutes les basses besognes sous rémunérées… Un an d’odieux populisme ça suffisait comme ça, non ?
Retour à la normale en Italie et à l’Europe sans frontières, Union surendettée au bord du krach financier mais adulant les migrations sans restriction et la liberté du commerce surtout s’il est planétaire… Pourquoi en effet produire de bonnes grosses d’ail bien d’chez nous plutôt que de les faire venir de Chine pop, bourrées d’inoffensifs pesticides et si bon marché ? Une économie et des gains à très courts termes qui se soldent et se traduisent ultimement par le suicide de nos derniers paysans (nous ne parlons pas ici des agro-entrepreneurs cultivant la manne bruxelloise d’un meilleur rapport que les choux de même origine). Un phénomène de nature différente mais qui serait peut-être à rapprocher de la tendance marquée à l’autolyse dans la gent policière de tous grades : quarante-huit morts depuis le début de l’année 2019, ce qui n’est pas rien tout en ne suscitant que très peu d’indignation… à croire que ces personnels ne sont ou ne seraient que des parias ?
Pourquoi s’en faire ?
Au reste pourquoi s’en faire ? À Paris, vendredi 13 septembre 2019, la Bourse a clôturé à 5655 avec une hausse de 19,55 % par rapport au 1er janvier. Wall Street est également au plus haut apparemment rassuré par les intentions fracassantes du directeur de la Banque centrale européenne Mario Draghi, ancien de Goldman Sachs (de 2002 à 2005, le meilleur des tremplin), lequel entend relancer, avant son départ le 31 septembre, les économies de l’Euroland en abaissant le taux négatif de dépôt des banques à la BCE (de -0,4 % à -0,5… Ceci - en principe - pour inciter les banques à prêter de préférence aux entreprises et aux ménages. Il annonçait simultanément la reprise par la BCE, à partir du 1er novembre, d’achats d’obligations [2] de dette publique et privée à hauteur de vingt milliards d’euros mensuels”… « aussi longtemps que nécessaire » [3]. Le tout assorti de prêts ab libitum aux banques en grandes difficultés (lire quasi-faillite) et elles sont nombreuses en Europe… à commencer par la Deutsch Bank très exposée au risque italien ! [4]
Rappelons que ce train de mesures – au demeurant contesté par dix des vingt-cinq gouverneurs de Banque centrale de la Zone euro – intervient précisément avant le passage de relais entre Mario Draghi – à l’issue de huit années d’assez mauvais et déloyaux services - et son successeur, Mme Christine Lagarde, transfuge du Fonds monétaire international (où elle avait succédé au simili Epstein hexagonal, à savoir D. Strauss-Kahn) et experte en délire (ou pseudo délire) numérologique. Se reporter à cette courte vidéo aussi éclairante qu’intrigante d’une intervention à Washington le 15 janvier 2014 devant le National Press club : youtube.com/watch ?v=ao6fvykXJI0
La dite Dame parviendra-elle à éviter l’éclatement en cascade des bulles financières, boursières et immobilières, qui grossissent démesurément ici et là au sein de l’Union (et ailleurs) ou n’est-elle qu’une élégante potiche maîtrisant à merveille le Wall Street English. Un effondrement général de type 1929 que certains prédisent avec beaucoup d’assiduité (et ce parmi beaucoup d’autres hypothèses cataclysmiques, rien n’étant moins sûr que le pire)… Avec pour perspective dernière la spoliation de l’épargne [5] à commencer par celle des assurances vie, une hyperinflation sur le modèle de la République social-démocrate de Weimar ! Toutefois ces mesures semblent devoir assurer - pour le moment - la survie d’États semi zombies tels la France et l’Italie vivant sous l’épée de Damoclès d’une remontée des taux directeurs qui les enverrait au tapis… notons que le seul service de la dette se monte actuellement en France à quelque quarante milliards d’euros par an !
Les bonnes nouvelles nous viennent du Levant et de Levallois
Parmi les bonnes nouvelles, l’annonce, par le chef du Likoud et Premier ministre, M. Netanyahou, de l’annexion par l’État hébreu de la vallée du Jourdain (tandis que d’autres, qui en veulent toujours plus, exigent et annoncent une nouvelle guerre contre la bande de Gaza, au demeurant régulièrement bombardée). Une appétissante carotte visant à rallier lors des législatives anticipées du mardi 17 septembre1, un électorat peu favorable à la camarilla au pouvoir (mais avides de toujours plus d’annexions territoriales au détriment de la Palestine réduite désormais à une peau de chagrin). La famille Netanyahou – qui ne fait plus l’unanimité loin s’en faut – est disons-le en butte à l’hostilité de la justice israélienne pour des concussions diverses et variées… Un peu à la manière des Balkany poursuivis, condamnés pour des fraudes fiscales récurrentes et, en ce qui regarde Patrick, objet d’un mandat de dépôt à l’audience lors de l’audience de jugement (nous en souhaiterions autant à l’endroit de M. Benjamin, mais ne rêvons pas). Décision de saine justice qui fit évidemment scandale pour tous ceux qui n’acceptent pas que les Balkany et consort puissent se trouver soumis comme le vulgum pecus – cette “vile semence de bétail” aurait dit le savant Maïmonide s’inspirant du Zohar - aux règles et au Droit commun. Des gens qui se situent au-dessus de la mêlée auxquels les lois de la République ne s’appliquent évidemment pas en vertu de leur statut d’intouchables… Jusqu’au jour où de sales règlements de comptes entre factions ou clans rivaux leur présentent une note… souvent salée. Plus dure sera la chute !
Pourtant il serait aussi absurde que dérisoire de croire que par un coup d’éclat inhabituel la Justice hexagonale - celle de l’échevelée Mme Belloubet ci-devant Garde des Sceaux et pareillement oublieuse dans ses déclarations de patrimoine [6] - entendrait se racheter aux yeux de l’opinion ? La condamnation des Balkany - qui déjà jouent tout le répertoire victimaire à leur disposition, rien ne nous étant épargné : père rescapé d’Auschwitz [7], évocation d’une nouvelle affaire Dreyfus, double tumeur à la colonne vertébrale, médication lourde… l’illustre individu est interné dans une section carcérale spéciale de la prison rénovée de la Santé… quartier pour les détenus dits “vulnérables” telles les personnalités médiatiques ou des individus mis à l’ombre pour délit à caractère sexuel !). Lamento dévidé et débité par Isabelle Balkany avec, remarquons-le, un savoir faire consommé, du grand professionnalisme sui generis… Les sanglots longs des violons de l’automne [8] !
Un verdict inique
Notons enfin, que comme un malheur ne vient jamais seul, ce verdict inique (Boulevard Voltaire publiait coup sur coup deux articles chicanant le traitement judiciaire du cas Balkany – dont l’un le 13 septembre, de l’homme orchestre Goldnadel, celui-ci en tant que juriste devrait pourtant savoir que la loi prohibe formellement tout commentaire critique ou non sur un jugement rendu). Verdict qui intervient quelques semaines après l’incendie accidentel des halles de Levallois… Un court-circuit dans le plafond dit-on. Interrogés les commerçant du marché – lequel ceinture dorénavant et temporairement la mairie – ont le regard fuyant. Pourquoi donc ? Bref le mauvais sort s’acharne sur des édiles modèles, les Balkany, Monsieur et Madame, l’un et l’autre Maire et premier adjoint (en presque continuité depuis mars 1983), des gens qui fleurissent si bellement les rues de leur richissime petite commune (quoiqu’endettée pour un montant de 381 millions d’euros), immédiatement périphérique et anciennement communiste.
La proximité des Balkany et des Sarkozy n’est pas non plus un mystère et l’on entrevoit quelles mafias auraient pu mettre la main sur les banlieues friquées des Hauts-de-Seine. Que les Balkany aient fait leur temps, c’est vraisemblable – encore qu’Isabelle, bien que condamnée à trois ans d’emprisonnement, parade sur le perron de sa mairie et mange ostensiblement du homard en compagnie d’une claque béate [9] - resterait maintenant à savoir qui guignerait un fief aussi juteux à l’occasion des élections municipales de 2020 ? Faut-il orienter nos regards vers quelque marcheur de la République bananière du même nom ? Un signe de plus apparemment que la guerre politique fait rage et se déploie sur tous les plans, de l’incendie accidentel aux actes de justice opportunistes assortis de rigueurs circonstancielles et à géométrie variable. Le 18 octobre un nouveau verdict concernant des abus de biens publics – alors que les Balkany clament haut et fort que les fraudes qui leur sont reprochées et qu’ils ont avouées avec gourmandise, ne sont que peccadilles et affaires de familles étrangères au domaine public - confirmera ou infirmera éventuellement cette analyse. Qui vivra, verra !
Un dernier mot. Samedi 14 septembre, une attaque revendiquée par les dissidents yéménites Houtis (des chiites septimains, c’est-à-dire ne reconnaissant que sept imams et non douze comme les Iraniens), sur deux installations pétrolières séoudiennes au moyen de drones de combat (décidément bien vulnérables), aura entraîné une chute de production de 50%. Sachant que l’Arabie approvisionne à hauteur de 5% le marché mondial (5,7 millions de barils/jour), le résultat immédiat a été lundi 16 un bond de dix pour cent des cours du baril sur les marchés asiatique. Washington voit derrière cette agression la main cachée de Téhéran et la regarde comme un casus belli. La Maison-Blanche qui vient de se débarrasser du faucon blanchi sous le haranais, John Bolton (qui s’est illustré dans les années 80 par son soutien – sous couvert d’aide humanitaire - aux Contras nicaraguayens et qui poussa au feu en 2003 dans la guerre contre l’Irak), se déclare prête à des frappes de rétorsion… Ceci à quelques jours de l’ouverture de la Session plénière de l’Assemblée générale des Nations Unies. Faut-il voir dans ce dernier épisode une sorte de préambule avant une confrontation ouverte ? Ou une mise en condition, une montée d’enchère avant négociations dans les coulisses de la maison de verre new-yorkaise ? Là encore l’avenir nous le dira.
16 septembre 2019